« L’artiste devient un individu par essence mobile dont les pérégrinations fondent les réalisations »
Marcher créer, Thierry Davila

La Dérive nous transporte immobiles, nous propose un itinéraire alternatif, sous la conduite d'explorateurs professionnels naviguant à vélo.
Mêlant dessin et musique, ce spectacle est parfois intime, tantôt explosif et loufoque…souvent empreint de douceur.
 

Un système ingénieux permet de déplier une toile sur laquelle déployer un paysage lointain, un schmilblick intelligent permet de faire d’un vélo un instrument de musique, créant ensemble une embarcation pour un voyage chimérique et pourtant étrangement familier.

A partir du travail de recherches de la dessinatrice Lison De Ridder sur le micro-voyage, La Dérive est une balade qui se joue des échelles. Sans texte, le public est bercé par le temps long du dessin, suivant un chemin de pensées. Promenade du trait au jardin de la feuille, véritable jeu graphique entre les couches d’images, le dessin se transforme au fur et à mesure du spectacle. De la première à la dernière image, le regardeur traverse des paysages grandioses ou domestiques rappelant la maquette ou les jeux d’enfants.

Sur la table du musicien, pas d'évier en fer ou de poêle à mazout, mais peut-être bien une tourniquette à faire la vinaigrette et le contenu de l'armoire à cuillères. Sur le plan de travail, tout un tas d'objets sonores bien identifiés pour ce qu'ils ne sont pas : des instruments de musique. Matériaux bruts ou transformés, ces ustensiles composeront un terrain de jeu sans autre limite que celle de l'imagination. Un terrain de jeu où règnent le rythme, la répétition, la fantaisie et le hasard. Une tambouille en équilibre précaire, toujours sur le feu et sans artifice.